Poèmes

Posté par F.Cheviron (Juill. 2010)

Pas d'amarres à larguer, l'altitude se conquiert imperceptiblement,
sans heurt,
accompagnée du grand souffle scandé, enflammé.
C'est le lâcher terre,les deux pieds sur le plancher d'osier mobile.
Le temps s'oublie.
L'élévation inverse la pesanteur.
Le poids existe moins, mais le sentiment d'être est plus prégnant.

Tous les sens en éveil, l'esprit est en vigie, en flottaison aussi.
Le regard s'aiguise,
englobe et différencie,
s'attarde,
erre,
choisit sa cible.

Le ballon transmet sa légèreté éphémère.
Par mimétisme, on se dilate d'une sensation de plénitude, de puissance humble.

L'air impose sa loi.
Il faut chercher les vents,
les trouver,
s'y livrer ou s'y soustraire,
composer avec eux.

Apaisant, le berceau de la nacelle nous insuffle une quiétude naturelle.
L'espace à l'infini loin de nous isoler nous associe à la nature.
Une sensation du bien-être ensemble anime les passagers.

ECHAPPEE ASCENSIONNELLE
 


Posté par Cécile (oct.2009)

 Assoupies, avachies, elles sont la, elles dorment,

Couchées dans la neige, elles n'ont pas de forme.
Attendant patiemment, le coup de gaz sauveur,
Qui les fera s'envoler, et atteindre la splendeur.
Dans l'effort, hommes, au panier regroupés.
Il nous manque des bras, il va falloir aider.
A tenir tous ensemble, cette nacelle fuyante,
Qui rejoint le soleil, et si belle nous enchante.
Tellement légère, que le ciel l'aspire,
Tenu du sol un fil d'Ariane la tire,
Pour guider dans les airs, les siens,
Absorbés vers le haut, que le fil retient
Le soleil, a donné l'heure du départ.
Sans bruit, rumeur, ni coup de pétard,
Dans un silence, de grand sanctuaire.
Les montgolfières unies, quittent la terre.
A regarder d'en bas cette bulle légère,
On est tout petits, la terre basse rasant.
Un coup de flamme, elle part dans les airs
Enlevés dans le ciel, on devient des géants.
Le ciel si bleu, est partout uniforme.
En un instant, il bouge se transforme.
De bons gros ballons, aériens colorés.
En font un tableau, par les dieux admiré.
Comme des poissons, dans une boite serrés,
Il suffit au pilote, de tirer, la ficelle tressée,
Pour libérer les gaz, et enlever les passants.
Tous ensemble, dans les airs aller se promenant.
Prises dans le courrant, toutes elles luttent,
La hauteur dans les airs, elles se disputent.
Tel un peloton, garni d'aériennes rotondités,
Elles font un concours, d'élégance de beauté.
Pour celui qui regrette, les légendes, le temps
Ou existait dit-on, dans les bois des géants.
Il suffit de lever les yeux, il est encore temps
Se déroule la haut, une bataille de titans.
Pour tous ceux qui aiment la nature sauvage,
Cherchant à découvrir de nouvelles images.
Voient s'élever ces champignons gracieux,
Qui colorent l'espace, et garnissent les cieux.
Voler comme l'oiseau, par delà les montagnes.
Ignorer les frontières, aller toujours plus haut.
Le soleil et le vent, ensemble l'accompagne,
Par dessus les vallées, les rivières les coteaux.
Sa liberté, avec lui pour première compagne,
Il n'y a sur la terre, aucun assortiment plus beau.
Comme Robinson caché sur son île perdue,
Si loin que même, les oiseaux n'y viennent plus.
Au bout de la terre, dans le grand océan,
Caressé par la brise, séché par le vent.
Un endroit merveilleux, que soleil inonde,
Il se sent, c'est certain être tout seul au monde
Sous la voûte de soie, finement décorée,
Ils regardent en bas, les fermes, les forêts.
Ressemblant à un monde de jouets, irréels
Pour ces doux rêveurs, ces enfants éternels
Regarder ce spectacle, de mes yeux de poète,
Y voir cette beauté, en prendre plein la tête,
D'un endroit si glacial, et toujours silencieux.
Ressembler tout à coup, au domaine des dieux.
Parler de légèreté, chercher, au long de mes vers,
Que trouver de plus adapté, que de parler de l'air.
J'ai pourtant vu de mes yeux, en ce jour découvert,
Que moins lourd existait, c'était une montgolfière.